Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
La chambre
2 mai 2008

Un petit faible (pour le tout en même temps)

Heidegger1

(Cela serait de l’humour, mettons Buster Keaton.) Maurice Blanchot rate l’humour de Kafka. Maurice Blanchot rate l’humour de Mallarmé. Maurice Blanchot rate l’humour de Beckett. Maurice Blanchot rate l’humour de Michaux. Maurice Blanchot rate-t-il l’humour de Blanchot? Sujet de thèse, au travail! Maurice Blanchot ne rate pas l’humour de Rilke, pour la très-sérieuse raison que Rilke n’a pas d’humour (que je sache). Est-ce que je rate l’humour de Rilke? Sujet de conversation. C’est drôle, extraordinairement drôle, une écriture sans humour. Quand elle atteint son «zénith» (les Élégies et les Sonnets), l’humour n’est plus une question (une qualité de la Matière). Lorsqu’elle y monte ou en descend, le voyageur qui a perdu son ombre devient comique, à ses dépends. Rilke est parfois sublime, et souvent nul. Les derniers poèmes (en français) sont à pleurer (de beauté). La tragédie sans nom qui déchire la très-frêle voilure de mon existence et détruit ma bibliothèque à peu près digne de celle d’Alexandrie (la disloquant entre la chambre, ici, et le souterrain de la maison, là-bas), la tragédie, dis-je, (la phrase est finie, hélas). Kafka est drôle, Mallarmé est très drôle, Beckett est pire drôle, Michaux je ne sais pas (encore) dire. Cela dit sans la moindre nuance de reproche, de Blanchot: l’humour divise, les corps se séparent et dans l’écart, on peut rire, pleurer ou méditer! J’avoue que j’ai un petit faible pour le tout à la fois, en même temps et au même endroit.

Publicité
Commentaires
La chambre
Publicité
La chambre
Derniers commentaires
Archives
Publicité