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La chambre
9 mai 2008

Ma parole primitive, le malentendu et l’incertain

Stalingrad

 Sans doute que l’Angoisse, les péripéties, le train du temps, ces jours, écartant la fatigue, etc. L’intervention écrite, cours donnés, emmerdements plus ou moins arraisonnés, l’Angoisse devient vide, aussi calme que le «château de la pureté», ou presque. Si la fatigue est l’Espace de la dévastation (l’œil se fermant sur un monde finissant), la fatigue, maintenant, peut me dévaster.

 Je ne saurai sans doute jamais si j’ai «froissé» Lidia, inconnue. Spectrosphère d’«indécision mouvante», Apparitions. Autrefois, «malentendu» fut un mot d’ordre désordonné, confusion de panique plus ou moins active, désastre anticipé. Le «malentendu» de langue me donne, dans la langue, le pôle actif de la «réception». La langue serait-elle hypocrite: rien n’est dit de l’énonciation (dans le «malentendu»), comme si l’énoncé était «innocent». Ajuster et mieux dire: le mal-dit (le mal-«écrit»). J’avais autrefois cette naïveté: le bien-dit (le bien-«écrit»), ne pouvant engendrer le «malentendu» (le mal-déchiffré). La scène à vrai dire est cauchemardesque: Un personnage dit quelque chose. Mal dit, mettons. Voit que mal dit (confusion de panique plus ou moins active), redit. Encore mal dit, mettons. Voit que mal redit (confusion de panique, plus active si faible au début, encore plus active si active déjà, autre début). Encore une fois redit, un nombre de fois qui dépendra de trois facteurs: le temps imparti, la courbe de la panique et le moment où la «communication» se ferme (l’Idée défaite, morte et emmurée). Seule hypothèse d’intelligence (en cette naïveté d’autrefois): le mal-dit (n fois). Le contraire du «malentendu» (en somme). Le malentendu n’est jamais que la progéniture monstrueuse du mal-dit (variante). Le personnage finit par dire (seul, par hypothèse), le plus «simple». Le dernier état de la parole, au delà ou en deçà de quoi il n’y a plus rien que le silence (les larmes, la «folie»). Le dernier état de la parole tourne en boucle, en général (le personnage est seul dans la rue, de nuit). Il écoute le dernier état de la parole, se demande (en boucle d’écho), ce que ce dernier état de la parole (lui) «dit». En général, il se dit qu’il «entend», ne comprenant plus comment la langue, au dernier état de la parole, ne se comprend plus. Ce dernier état de la parole (la plus «simple»), ressemble à l’«écriture» (Maurice Blanchot). La «solitude essentielle» (dans l’écriture extraordinaire, dans la vie: terrifiante).

«Le chemin qui descend, le chemin qui monte, le Même» (ma parole primitive). La désolation se propage, arche obscure de destruction nocturne, entre le «malentendu» et le mal-dit. On dirait que tous les «pôles» de l’univers sont actifs et passifs, en même temps.

Je suis content, les étudiants du vendredi commencent à poser des questions formidables.

 Le dentiste est un «idéaliste pessimiste» (comme Adolf Karl Eichmann).

Bassmann croupit dans ma fatigue, et Koltès dans mon sac. Quand la souveraineté de la fatigue s’installe dans les territoires les plus reculés de la carcasse, la «littérature» se bloque, disparaît. Je lis en apnée Jean-Luc Nancy (Vérité de la démocratie, Galilée, «La philosophie en effet», 2008). (La carte travaillera dans mon dos, tant pis pour les sous). Livre de «souffle» (68), Pascal, Rousseau, Marx, Nietzsche, Bataille et, très-discrètement, Blanchot. Crypte de la foule très-discrète à Strasbourg, in illo tempore, Nancy sur la «démocratie» m’avait beaucoup inquiété. M’inquiète encore (un peu), me demande comment Badiou, mais comprends mieux. Petit livre de vrai «souffle», bienvenu bien-entendu (je crois). «[L]e “communisme” doit être moins avancé comme une “hypothèse”, ainsi que le fait Alain Badiou — et par conséquent moins comme une hypothèse politique à vérifier par une action politique elle-même prise dans le schème d’une lutte classique — que posé comme une donnée, comme un fait: notre donnée première. Tout d’abord, nous sommes en commun. Ensuite, nous devons devenir ce que nous sommes: la donnée est celle d’une exigence, et celle-ci est infinie» (p. 24-25, note). (On a envie de dire oui. Une ontologie. Une métaphysique. La question délicate. Nous sommes, devons devenir (je souligne). L’Être est indifférent. L’ontologie ne (nous) doit rien. Nancy le sait (citant Nietzsche). Incertain. Cela dit, chez Badiou, l’«hypothèse politique» du «communisme» n’a nullement à être «vérifiée» (comme une «conception», au sens où l’entend Nancy) par une «action politique elle-même prise dans le schème d’une lutte classique». J’ignore si Nancy vise encore Badiou, ici. Si c’est le cas, Nancy est injuste, incorrect. La «vérification» dont parle Nancy, de manière critique, ne ressemble en rien à la Vérité dont parle Badiou, de Corps.)

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